Un peintre nommé SAUVARD*
Dans les expositions souvent, je "déambule".
Devant ses toiles à lui, je m'arrête!
Elles sont là, si présentes" elles chuchotent' parlent, crient.
C'est une peinture que j'aime écouter.
Comme de la musique.
Un violoncelle...
En évolution permanente, cet artiste garde sa thématique de l'humain bien connue de son
public, mais il l'élargit maintenant au VIVANT.
Face à l'ensemble de ses travaux récents, on est confronté à une grande et superbe métaphore "marine" (il fut aussi homme de la mer).
Les associations improbables, parfois burlesques, un poulpe interviewé au fond des eaux, un squelette qui joue aux échecs, une baudroie rencontrant une boîte de sardine vide etc...
font passer avec force le témoignage du peintre sur la vie et la mort, la planète qui fout le camp.
Non sans humour, comme pour s'excuser du peu.
C'est bien à son image.
Le pinceau a traversé les apparences et le convenu, il est l'écho d'un continent intérieur, une mouvance secrète, d'éclats de rires et de blessures. les siens, les nôtres.
Car il ya de la compassion dans cet univers énigmatique, cette sourde mélancolie,ce voyage poétique, si loin de l'anecdote ou du gadget vendable à l'air du temps.
Et puis c'est beau!
Le tracé croqué avec vigeur et assurance, balayé par une touche nerveuse, gratté, griffé, la gestuelle large et libre, joue entre figure et abstrait, les contrastes sont riches, les couleurs justement dosées, les glacis soyeux, les camaïeux de gris infinis... L'oeuvre est libre et fait vibrer
Sauvard explore la création picturale comme un funambule de nuit, défiant la pesanteur, la tête dans les étoiles, si légér et si grave à la fois.
les vrais artistes ne sont-ils pas ceux qui ouvrent une fenêtre sur une dimension insondable?
G. Philippon